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Le présent mémoire s’intéresse aux statuts attribués d’une part aux femmes qui se prostituent, et d’autres part à celles qui sont actrices pornographiques, tout en développant l’hypothèse qu’elles peuvent toutes être considérées comme les exécutantes de relations sexuelles vénales. En particulier, ce travail a vocation à interroger la disparité de ces statuts. Pourquoi lutter officiellement et systématiquement contre la prostitution, quand la pornographie la plus violente est autorisée ? Pourquoi imposer aux personnes prostituées le statut abstrait de “victime de la prostitution”, sans s’émouvoir de leur accès si difficile à la justice lorsqu’elles sont victimes d’infractions ? Comment comprendre que la pitié inspirée par les exécutantes de relations sexuelles vénales cesse lorsqu’elles sont victimes d’infractions de droit commun ? Pourquoi leur consentement intéresse-t-il tant lorsqu’il porte sur leur pratique des relations sexuelles vénales, mais si peu lorsqu’elles déposent plainte pour viol ? Ces questions sont au cœur d’un certain nombre de travaux, principalement féministes, mobilisés dans la présente étude. En revanche, peu ont étudié la pornographie et la prostitution en partant du principe qu’elles reposaient sur la même pratique, celle des relations sexuelles vénales. C’est pourquoi la première étape du raisonnement proposé est la démonstration de l’artificialité des statuts attribués aux personnes prostituées et aux actrices pornographiques, toutes exécutantes de relations sexuelles vénales (Partie I). La seconde étape du raisonnement a vocation à expliquer pourquoi ces statuts prédéfinis entravent la protection des victimes parmi les exécutantes de relations sexuelles vénales (Partie II).

Ce travail de recherche propose de contempler les influences parallèles agissant sur le droit pénal des mineurs en France et le youth justice system en Angleterre. Partant du constat d’influences communes et concomitantes, l’hypothèse de travail est celle d’un rapprochement inexorable des deux systèmes juridiques. Au travers de l’étude complète des deux systèmes juridiques de justice pénale des mineurs, il s’agit d’examiner la réception par chacun de ces influences communes, comme par exemple celle de la Convention internationale des droits de l’enfant en particulier sur l’âge minimal de responsabilité pénale des mineurs. A l’issue de cette étude, il est conclu que la convergence substantielle dépendra davantage d'une volonté partagée que des influences exogènes. Les influences multiples sont à l’œuvre, mais leur impact réel sur les systèmes de justice pénale des mineurs reste incertain et est sujet à nuances entre convergence et divergence

Le 18 février 2021, la plainte de Florence Porcel est médiatisée Le Parisien. Qui vise-t-elle ? L’ancien présentateur vedette du journal télévisé, PPDA. Réputé et admiré des Français, le présentateur qui était dans la télévision tous les soirs de la semaine, de tous les Français durant une vingtaine année, aurait-il une face cachée ? Le brigadier en charge de l’enquête conclut son rapport en établissant que PPDA est un “prédateur sexuel”. Vingt-trois femmes entendues l’auront convaincu à écrire cela. Pourtant dans les médias, ce dernier est décrit comme un Dom Juan, un séducteur malgré lui et sa notoriété. Quand il est invité sur le plateau de “Quotidien” le 3 mars 2021, il reprend alors cette ligne de défense en s’attaquant à une nouvelle génération qui ne laisserait plus passer “les petits bisous dans le cou”. Cette déclaration déclenche une vague de témoignages dans les médias. L’affaire PPDA est considérée comme “la plus emblématique du #Metoo français” car elle fait entendre vingt femmes dans une émission de Mediapart. Comment cela a été rendu possible ? Nous essayons dans ce mémoire de décrypter les mécanismes de médiatisation de cette affaire afin de révéler la place centrale des témoignages dans un principe de coproduction des enquêtes journalistiques.

La communication de la Communauté Saint-Martin sur Instagram se compose d’une multitude de pastilles vidéos (Reels) composant le récit global que cette communauté religieuse produit sur elle même. Est alors diffusée une bande annonce des offres proposées, offres qui sont principalement portées par deux acteurs, le séminariste et le groupe, ce dernier dominant le premier. Se jouent sous nos yeux des images empreintes de dynamisme, de vitalité et d’intimité, permettant de faire exister, tout autant que de renforcer la Communauté dans ses liens internes mais aussi externes. L’objectif de cette étude est d’analyser une communication divisée en micro-récits sur un réseau social numérique, d’esquisser les points forts de ce récit disponible pour tous les utilisateurs de la plateforme, et d’en questionner les référents identificatoires apparents. Pour cela il convient d’interroger les actions de promotion menées par une communauté religieuse construite à contre courant, actions de promotions qui sont multiformes, le plus souvent portées par les séminaristes, qui ayant acquis les compétences nécessaires, pourront alors devenir des prêtres. Une étude sur un corpus en ligne a été menée, considérant toutes les publications vidéos de la Communauté Saint-Martin sur Instagram. Alors apparait une identité de publication en changement, et en réécriture constante, montrant l’importance des cadrages. Ce discours tend vers une uniformité et vers une normalisation de l’image de la Communauté tout en permettant possiblement l’attrait de nouveaux élèves.

Au cœur de l'ère contemporaine, où les frontières entre la science et la spéculation sont devenues poreuses, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) émerge en tant que pôle de découvertes scientifiques essentielles. Face à un environnement saturé d'informations et de théories du complot, le CERN est confronté au défi de maintenir un dialogue significatif avec le public tout en contrant les spéculations infondées. Ce mémoire examine les stratégies de communication mises en œuvre par le CERN lors de la troisième période d'exploitation du Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) et du dixième anniversaire du Boson de Higgs en juillet 2022. À travers l'analyse de 56 publications sur les réseaux sociaux et 36 articles publiés pendant cette période, l'étude dévoile comment le CERN déploie une communication proactive pour préserver la crédibilité scientifique et contrecarrer les théories du complot. L'analyse révèle que le CERN adopte une approche multifacette, utilisant des tactiques de relations publiques et de discours scientifique pour défendre son institution et sa science. Cette stratégie renforce l'image d'une communauté unie face aux discours complotistes. L'utilisation stratégique des réseaux sociaux joue un rôle central, permettant au CERN d'atteindre un public diversifié et d'adapter ses messages au format numérique. L'étude souligne aussi l'importance d'une communication proactive et transparente pour contrer la désinformation. Le CERN montre que l'anticipation des problèmes potentiels et la clarification des spéculations erronées préservent la confiance du public envers la science.

L’objectif de cette étude est d’examiner les caractéristiques et les stratégies de communication utilisées par Giorgia Meloni durant sa campagne électorale. Afin d’étudier sa communication au travers des réseaux sociaux, l’analyse a porté sur l’étude d’un total de 1 285 publications dont 112 vidéos, publiées sur les comptes Facebook, Instagram, TikTok et Twitter de Giorgia Meloni entre le 1er septembre 2021 et le 30 septembre 2022. Afin d’étudier les caractéristiques que comportent ces publications, nous les avons répertoriées dans un tableur numérique. Elles ont tout d’abord été classées en fonction des thèmes évoqués, des pays concernés, des personnes nommées, des couleurs dominantes, du champ lexical, et des procédés rhétoriques employés. Des entretiens ont également été menés auprès de quatre intervenants afin de mieux comprendre les aspects symboliques replacés dans leur contexte historique, des stratégies de communication de Giorgia Meloni. Ainsi, Paolo Levi, Marie-Anne Matard-Bonucci, Antonio Martella et Philippe Ballard ont accepté de réaliser des entretiens. Pour conclure, les réseaux sociaux ont eu un rôle important dans la popularité de Giorgia Meloni, la décrivant comme femme proche du peuple. Elle s’en est notamment servi pour rassurer les publics étrangers durant la campagne électorale. Mais Giorgia Meloni a également joué sur la sensibilité de ses électeurs à l’héritage néo-fasciste de son parti, tout en insistant sur sa distance avec le fascisme afin de rassurer son électorat. Giorgia Meloni s’est également servie de l’image de la femme pour faire passer plus facilement des messages, tels que les dangers de l’islam radical, la lutte pour la famille traditionnelle et les dangers de l’immigration pour la société et plus particulièrement pour les femmes.

En 2014, Ariane Mnouchkine, directrice et metteuse en scène du Théâtre du Soleil, situé à la Cartoucherie de Vincennes à Paris, décide d’entreprendre une collaboration artistique avec le metteur en scène québécois Robert Lepage. Le 11 juillet 2018, elle annonce dans un article du Devoir, journal québécois, la nature de son projet. Celui-ci prend la forme d’une pièce de théâtre intitulée Kanata, revenant sur une partie de l’histoire des Autochtones au Canada. Ariane Mnouchkine indique dans l’article que cette pièce sera jouée par les comédiens de la Troupe du Soleil, dont le travail sera supervisé par Robert Lepage. Le 14 juillet 2018, des représentants du milieu culturel et universitaire autochtone et leurs alliées, s’insurge dans une tribune intitulée « Encore une fois, l’aventure se passera sans nous, les Autochtones ? » de l’absence de comédiens autochtones dans la pièce. Cette publication marque le début d’une couverture médiatique française et canadienne assez intense. L’objectif ici est d’effectuer une analyse comparée de la façon dont les médias canadiens et français ont reçu la tribune des Autochtones puis les diverses paroles qui en ont découlé. Cette recherche permettra de voir comment une mise en débat public du problème public de la représentativité des Autochtones, déjà présent au Canada, a pu s’opérer. Pour se faire, nous procéderons à une analyse sémiotique précise des arguments entre France et Canada.

Si la communication a infiltré le monde politique depuis des années, celle mise en place par E. Macron fut décryptée par la presse et les experts dès la première heure de campagne électorale. Il est dès lors nécessaire de s’intéresser à son organisation, à ses équipes et à ses moyens mis en œuvre afin de saisir l’intérêt de ce décryptage. A l’aide d’un corpus composées de photographies réalisée par la photographe officielle et personnelle d’E. Macron, nous nous attacherons à comprendre quelle image présidentielle se dégage du dispositif de communication. Au cours de cette étude, nous nous rendrons compte que cette image n’est pas seulement construite, elle est extrêmement surveillée et verrouillée. Toute l’équipe de communication est chargée de veiller sur cette image, et des contrats d’exclusivités et de privilèges n’hésitent pas à être signés, afin de contrôler au plus près ce qui est photographié et publié. Le récit d’E. Macron vise à redorer la fonction présidentielle et à faire entrer le pays dans un nouveau monde, comme promis lors de sa première élection. Mais façonner ce monde à son image a un prix, notamment pour la presse et la mémoire nationale. La communication présidentielle n’arrive pas à l’Élysée dans les bagages d’E. Macron, mais il semble en faire un usage particulier visant à construire une image spécifique de président. Évoluant dans un environnement numérique où l’impératif de communiquer devient quotidien et où chaque internaute peut se saisir des images pour les détourner, il est intéressant de comprendre ce qui se joue dans ce contrôle. Dans un contexte de plus en plus troublé par des mouvements sociaux et où la défiance envers le politique grandit, comment bien façonner une image présidentielle ? Quels sont les masques et mises en scène à adopter dans cette pièce de théâtre qu’est la vie politique ?

En avril 2022, près de 5 ans après #MeToo, l’acteur star Johnny Depp poursuit en diffamation Amber Heard, son ex-femme, pour avoir dénoncé les violences conjugales qu’elle a subi durant leur relation dans une tribune publiée dans le Washington Post. Le procès, qui se déroule à Fairfax (Virginie, USA) est retransmis en direct à la télévision étasunienne et sur YouTube. L’affaire est commentée sur les réseaux sociaux numériques, en particulier sur Tik Tok et sur Twitter, et les (télé-)spectateurs internautes soutiennent l’un•e ou l’autre des célébrités. En analysant, dans une perspective sémio-discursive, les vidéos YouTube du procès postées par la chaîne Law&Crime Network et des tweets francophones et anglophones qui discutent du procès, cette recherche propose d’interroger la place de ce type de diffusion en direct dans la production d’un discours de haine misogyne porté à l’encontre d’Amber Heard. Porteur de certaines caractéristiques du feuilleton médiatique, de la téléréalité et du documentaire True Crime, le procès entraîne l’engagement et la participation des (télé-)spectateurs, à la fois fans, enquêteurs et juges, décidant de la culpabilité des protagonistes. Cette culpabilité, majoritairement imputée à Amber Heard, est construite sur Twitter dans des discours de haine, directs et dissimulés, empreints d’une misogynie populaire, voire de stratégies discursives masculinistes. L’actrice est construite comme une mauvaise victime de violences conjugales, c’est-à-dire une victime contrevenant aux attentes de la société concernant la victime idéale stéréotypée.