Par master

Les avocats-lobbyistes restent une profession méconnue en France. Alors qu’ils sont nombreux dans les pays anglo-saxons et à Bruxelles dans le cadre de l’Union Européenne, rares sont les avocats qui se disent lobbyistes en France. Une toute récente association d’avocats-lobbyistes (AAL), fondée par les plus grands cabinets parisiens, a été créée en mai 2011 et réunit une vingtaine d’avocats français pratiquant ouvertement et officiellement le lobbying. Au fil des recherches et des enquêtes de terrains, il est apparu deux constats : d’abord, la pratique du lobbying par les avocats est intrinsèquement liée au développement du droit des affaires et de la logique du marché au sein de la profession, laquelle est en plein débat sur son avenir incertain : la figure de l’avocat-lobbyiste reste attachée au droit des affaires, se distinguant ainsi de la figure de l’avocat-engagé, du cause lawyering (I). Enfin, c’est dans cette perspective de débats au sein de la profession qu’on analysera la place et la légitimité de cette nouvelle pratique chez les avocats : en s’ouvrant au lobbying, les avocats, cherchant à moderniser la profession, s’éloignent de leurs missions essentielles que sont le conseil et le contentieux, participant à renforcer l’écart croissant entre avocats traditionnels et avocats d’affaires (II).