Femmes noires sur YouTube en France : race-classe-sexe selon une perspective intersectionnelle. (Document en Français)
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Auteur(s) : DA SILVA JAERCIO-BENTO
Directeur du mémoire : MEADEL CECILE
Éditeur(s) : Université Panthéon-Assas - IFP - Master Médias, publics et cultures numériques (finalité recherche)
Date de création : 19-09-2018
Description : Pendant des années, les femmes blanches et les hommes noirs ont parlé à la place des femmes noires, en laissant très peu d'espace à leurs intérêts et à leurs expériences (Hoocks, 2015,37-53). Le concept d'intersectionnalité leur a donné la possibilité de développer un discours juridique et politique nouveau, capable de réunir les points d'intersection du racisme et du féminisme que les autres mouvements contemporains n'ont pas su repérer (Crenshaw, 2005,54). Si aujourd'hui, avec Internet et plus spécifiquement des réseaux socio-numériques, nous sommes confrontés à une nouvelle possibilité de participer à des débats dans l'espace public (Blandin, 2017,15), chez les afro-féministes, où la question de la prise de parole et de lutte contre l'oubli est centrale, le numérique a pu libérer leur imagination pour produire des discours innovants (Jouët, 2017,37). La devise "Ne nous libérez pas, on s'en charge" donne le ton de ce combat pour décoloniser le web.En étudiant un groupe de six Youtubeuses afro-féministes francophones, ainsi que leurs chaînes, leurs productions audiovisuelles (164 vidéos) et leurs apparitions presse, ce mémoire cherche à répondre à la question : "comment YouTube sert à leur lutte pour donner la parole aux personnes concernée ?". Agents de leur propre discours d'émancipation, elles sont actives sur leur chaîne de vidéos pour faire l'éducation sur les questions de race-classe-genre, en décodant les épisodes de racisme-sexisme qu'elles subissent ou dont elles sont témoins. Dans ce contexte, Youtube offre sa contribution en permettant un contact direct avec le public pour qu'elles puissent s'exprimer sur les question qu'elles jugent pertinentes à leur cause : commenter les apparitions médiatiques qui les touchent, donner leur avis sur les problèmes de société ou les productions culturelles. Au travers de leurs vidéos, elles cherchent aussi à affirmer leur identité intersectionnelle (Crenshaw, 2005,54) et à faire de leur existence le symbole d'une communauté qui n'est pas homogène. Le racisme et le patriarcat sont mis en relation avec d'autres points d'intersection (LGBTQI, handicap, religion, métissage...), facteur qui va encore plus complexifier leur représentation en tant que groupe politique (Crenshax, 2005 ; Fassin, 2015 ; Chauvin et Jaunait, 2015). Loin d'un mouvement social standard qui réduit la représentation des dominés à une seule caractéristique (femme ou noire), ces militant incarnent sur YouTube la dualité d'un mouvement qui cherche la non-mixité, mais qui en même temps préserve la diversité de ces membres, en respectant les composants de leur personnalité et de leur propre parcours. Ancré dans le contexte français et en croisant l'intersectionnalité à d'autres concepts, comme la diversité, le transfert de savoir, la colonisation et la production numérique, ce travail cherche aussi à comprendre comment le discours intersectionnel sur YouTube aide les femmes noires à interroger la marginalisation de leur existence dans la sphère publique et à mettre en question l'idéal universaliste des positions sociales dominantes.
Mots-clés libres : Afro-féminisme, YouTube, non-mixité, auto-émancipation, race
Directeur du mémoire : MEADEL CECILE
Éditeur(s) : Université Panthéon-Assas - IFP - Master Médias, publics et cultures numériques (finalité recherche)
Date de création : 19-09-2018
Description : Pendant des années, les femmes blanches et les hommes noirs ont parlé à la place des femmes noires, en laissant très peu d'espace à leurs intérêts et à leurs expériences (Hoocks, 2015,37-53). Le concept d'intersectionnalité leur a donné la possibilité de développer un discours juridique et politique nouveau, capable de réunir les points d'intersection du racisme et du féminisme que les autres mouvements contemporains n'ont pas su repérer (Crenshaw, 2005,54). Si aujourd'hui, avec Internet et plus spécifiquement des réseaux socio-numériques, nous sommes confrontés à une nouvelle possibilité de participer à des débats dans l'espace public (Blandin, 2017,15), chez les afro-féministes, où la question de la prise de parole et de lutte contre l'oubli est centrale, le numérique a pu libérer leur imagination pour produire des discours innovants (Jouët, 2017,37). La devise "Ne nous libérez pas, on s'en charge" donne le ton de ce combat pour décoloniser le web.En étudiant un groupe de six Youtubeuses afro-féministes francophones, ainsi que leurs chaînes, leurs productions audiovisuelles (164 vidéos) et leurs apparitions presse, ce mémoire cherche à répondre à la question : "comment YouTube sert à leur lutte pour donner la parole aux personnes concernée ?". Agents de leur propre discours d'émancipation, elles sont actives sur leur chaîne de vidéos pour faire l'éducation sur les questions de race-classe-genre, en décodant les épisodes de racisme-sexisme qu'elles subissent ou dont elles sont témoins. Dans ce contexte, Youtube offre sa contribution en permettant un contact direct avec le public pour qu'elles puissent s'exprimer sur les question qu'elles jugent pertinentes à leur cause : commenter les apparitions médiatiques qui les touchent, donner leur avis sur les problèmes de société ou les productions culturelles. Au travers de leurs vidéos, elles cherchent aussi à affirmer leur identité intersectionnelle (Crenshaw, 2005,54) et à faire de leur existence le symbole d'une communauté qui n'est pas homogène. Le racisme et le patriarcat sont mis en relation avec d'autres points d'intersection (LGBTQI, handicap, religion, métissage...), facteur qui va encore plus complexifier leur représentation en tant que groupe politique (Crenshax, 2005 ; Fassin, 2015 ; Chauvin et Jaunait, 2015). Loin d'un mouvement social standard qui réduit la représentation des dominés à une seule caractéristique (femme ou noire), ces militant incarnent sur YouTube la dualité d'un mouvement qui cherche la non-mixité, mais qui en même temps préserve la diversité de ces membres, en respectant les composants de leur personnalité et de leur propre parcours. Ancré dans le contexte français et en croisant l'intersectionnalité à d'autres concepts, comme la diversité, le transfert de savoir, la colonisation et la production numérique, ce travail cherche aussi à comprendre comment le discours intersectionnel sur YouTube aide les femmes noires à interroger la marginalisation de leur existence dans la sphère publique et à mettre en question l'idéal universaliste des positions sociales dominantes.
Mots-clés libres : Afro-féminisme, YouTube, non-mixité, auto-émancipation, race
Type : Dissertation
Format : Document PDF
Format : Document PDF
Entrepôt d'origine :
Identifiant : univ-pantheon-assas-ori-10801
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : univ-pantheon-assas-ori-10801
Type de ressource : Ressource documentaire